
Briser le silence
La mission de 'Briser le silence' est d'éduquer et de sensibiliser le public sur les sujets complexes liés à la violence sexuelle, au consentement, et aux dynamiques de pouvoir entre les individus.
En déconstruisant les mythes nuisibles et en donnant la parole aux femmes et aux victimes, le balado vise à aborder des sujets percutants d’une manière ouverte et divertissante.
Brisons le silence à travers ce processus d’accompagnement et de guérison de la société!
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Briser le silence
Épisode #5 - Consentement + Enthousiasme = Plaisir assuré!
Dans cet épisode, Juliette et Jennifer reçoivent Caroline Simon, intervenante pour l'organisme "Sexplique". Elles échangent, en détails, sur la notion de consentement sexuel, plus spécifiquement l'enthousiasme recherché. L'importance d'apprendre collectivement à recevoir le mot "non". L'importance d'apprendre le consentement dès l'enfance et déconstruire les mythes afin de comprendre que le consentement peut être "sexy".
Caroline Simon est sexologue et coordonnatrice pour l'organisme communautaire "Sexplique" à Québec. Cet organisme travaille auprès de la population 0 à 99 ans et œuvre dans le domaine de la sexualité humaine. Il s'agit d'une référence en ce qui concerne l'éducation et la santé sexuelle.
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Bonjour, bienvenue à l'épisode 5 du podcast Briser le silence. Aujourd'hui, on va aborder le consentement enthousiaste. Oui, puis on était en compagnie de Caroline Simon, qui est sexologue à Sexplique, qui est un organisme de la région de Québec. Discussion super intéressante. Oui, vraiment. On a parlé, on a défini le consentement, expliqué comme plus en détails en quoi ça consiste, mais surtout parler, mettre l'accent sur le consentement enthousiaste. Oui, le consentement sexy aussi apporté par Caroline. On espère que cet épisode-là va vous plaire. C'était vraiment à titre informatif, puis de discuter avec vous de ce sujet-là, qui peut parfois être stressant. Bon épisode! Merci! Notre balado aborde les violences sexuelles et leurs conséquences. Il peut aussi être question de traumatisme, de violences, de suicide, de consommation, d'auto-mutilation et autres. Cet épisode s'adresse à un public averti. Bienvenue à Briser le silence. Votre balado traitant des violences sexuelles, de consentement et des dynamiques de pouvoir entre les individus. Votre animatrice, Juliette Marcoux, ainsi que ses invitées, échangeront sur ces réalités qui concernent l'ensemble de la population. Merci d'être à l'écoute. Ensemble, brisons le silence. Bonjour, bienvenue au podcast Briser le silence, c'est Juliette Marcoux, votre animatrice. Aujourd'hui, on vous accueille pour l'épisode 5, qui portera sur le consentement enthousiaste. Je suis aujourd'hui en compagnie de Jennifer, qui sera coanimatrice de l'épisode. Bienvenue. Merci. Et en compagnie de notre invitée, Caroline Simon, qui est sexologue chez Sexplique. Bonjour. Allô. Ça va bien? Ça va bien, vous autres aussi? Yes. On pourrait te laisser un petit peu te présenter, nous dire un petit peu qu'est-ce qui t'intéresse par rapport au consentement, tout ça, puis qu'est-ce qui fait que tu es rendue sexologue chez Sexplique? Ton parcours, dans le fond. Wow ok, mon parcours (rires). Parce que tu es à l'aise de nous le dire, c'est ton parcours. Donc, Caroline Simon, sexologue et coordonnatrice des services chez Sexplique. En fait, ça fait presque cinq ans que je suis chez Sexplique. Avec eux, je parcours du scolaire, du privé, des entreprises, des résidences de personnes âgées. En fait, nous, on fait toute une clientèle confondue pour parler, entre autres, du consentement. Donc, Sexplique, j'ai commencé à être bénévole, j'avais 19 ans, avant même d'être au BAC. Sexplique m'a toujours vraiment intéressé, la sexo m'a toujours intéressée. Je voulais pouvoir aider mon prochain, puis je voulais aller dans quelque chose de plus spécifique que relation d'aide de façon générale. Donc, je me suis lancée, je suis allée en sexo puis j'ai resté dans la sphère de Sexplique pendant plusieurs années. Je les harcelais avec mon CV jusqu'à ce qu'ils me prennent. Ça va faire cinq ans, puis je suis coordonnatrice depuis trois ans. Merci beaucoup. Merci d'avoir accepté notre invitation aussi. Ça me fait vraiment plaisir. On trouvait ça super pertinent d'avoir une sexologue avec nous pour l'épisode d'aujourd'hui. Ça va amener vraiment plus d'informations, puis tout ça. Donc, un gros merci. Oui, puis on est habitué de collaborer aussi comme organisme communautaire, ce qui fait que c'est vraiment agréable de vous recevoir aussi. Ça fait vraiment plaisir, mais oui, on est deux organismes amis, que j'aime bien dire (rires). Donc c'est ça comme on a dit aujourd'hui, le consentement enthousiaste. Oui, en fait, on parle souvent... Nous, on parle constamment d'agression à un caractère sexuel. C'est ce qu'on fait, accompagner les victimes à Viol-Secours. Puis, ce qui est au centre, qu'est-ce qui détermine si un acte est une agression ou non, ben c'est fondé sur la notion de consentement. On voulait prendre le temps de l'expliquer, puis de voir d'où ça part, parce que c'est quelque chose qui existe depuis longtemps, la notion de consentement. Par contre, c'est comme si on l'a réapprivoisée depuis le #Metoo en 2017. C'est comme si on est bombardé de la notion de consentement, mais on ne prend pas toujours le temps de la décortiquer. C'est ce qu'on va faire avec vous aujourd'hui. Je trouve ça vraiment le fun que vous preniez le temps, puis moi, la notion de consentement enthousiaste, c'est mon préféré, mais je trouve ça le fun qu'on prenne le temps de le décortiquer comme il faut parce que, oui c'est oui, non, c'est non, mais c'est un petit peu plus à décortiquer que ça. Je trouve ça le fun. Je pense qu'on va avoir du plaisir aujourd'hui. Je pense que oui. On voulait rappeler que le consentement, c'est un article de loi. Le consentement aux activités sexuelles, c'est le 273. 1 l'article (rires). Très fort. Je ne le savais pas du tout non plus. Si ça intéresse les gens, d'aller voir ça, puis en fait, ce que ça nous dit, c'est que les activités sexuelles doivent être fondées sur un consentement volontaire. On décrit un peu les situations où le consentement n'est pas valide. On va en parler tout à l'heure aussi. Dans le fond, le consentement, c'est notre possibilité, tsé le fait qu'on nous donne le droit de dire oui ou non à une activité qui nous est proposée. Le consentement sexuel, c'est quand ça s'exprime dans la sphère de la sexualité. Comme un petit peu disait Jennifer, je pense que là, on a été bombardé par le consentement puis tout ça, puis on entend des commentaires:«Ah moi, consentement, on ne me parlait pas de ça avant, c'est un nouveau terme et tout ça», mais je pense que le consentement, ça a toujours été là. On était juste peut-être moins sensibilisé à ce terme-là, mais on gagne à le comprendre. Puis un coup, c'est compris, apprivoisé, c'est beaucoup moins stressant, puis on a beaucoup moins de réticence avec ce terme-là, qui a quand même beaucoup de connotations, autant positives que négatives quand on parle aux gens. Je pense que ça va être super pertinent d'en parler ensemble. Je pense que même une fois qu'on a compris le consentement, ça peut même être sexy, ça peut même augmenter le plaisir. Je pense que plus on le normalise puis on le fait comprendre à la population, plus ça peut être positif, pas juste au niveau de la loi, pas juste au niveau des victimes, mais vraiment dans ta relation sexuelle. Tsé quand tu comprends que tu es sûr que la personne, ça lui tente pour vrai, consentement enthousiaste, c'est encore plus le fun. Exact. Ben oui, le plaisir est partagé entre les deux personnes, puis c'est ça qui est central dans une relation sexuelle.
Je pense que de se dire:«Oh mon Dieu, mon partenaire, ma partenaire en a vraiment envie», effectivement, ça rend ça extrêmement sexy. Oui, plus le fun. Je ne sais pas si on voulait partir un petit peu sur les bases. Tsé là, depuis tantôt, on dit consentement enthousiaste. Il y a plus que ça quand on parle de consentement. On va souvent parler en fait de quatre notions: le consentement qui doit être libre, éclairé, possible de retirer à tout moment, puis l'enthousiasme. On pourrait peut-être décortiquer chacun de ces quatre-là. Oui, je peux y aller. Souvent, on l'a nommé, souvent, on va utiliser l'acronyme réel, donc réversible, éclairé, enthousiaste et libre. Réversible, bien évidemment, tu peux changer de idée à n'importe quel moment. Ça, je pense que c'est important de comprendre n'importe<i> quel moment.</i> C'est quand j'ai décidé d'entrer à la maison, quand j'ai décidé, mais même quand je suis en train d'avoir une relation sexuelle, je peux changer d'idée à tout moment. Ça, c'est assez bien compris, je crois, en général, que tu peux changer d'idée. C'est super important aussi de le rappeler parce que dans l'accompagnement des personnes victimes, souvent, on l'entend: «Au départ, j'étais consentante, fait que dans le fond, c'était un peu ma responsabilité, c'était une responsabilité partagée...» alors que ce n'est pas le cas. On peut retirer notre consentement, puis si la personne continue ses gestes malgré le retrait du consentement, c'est une agression à caractère sexuel. Complètement. On entend aussi souvent des victimes me mentionner: «Il m'a dit qu'il n'était pas capable d'arrêter. Il n'a pas été capable d'arrêter.» Moi, c'est toujours... Je pense que tout le monde est capable d'arrêter. Pas je pense, je suis certaine. Il faut. Je donne souvent l'exemple, quand je parle avec des ados en prévention, si ta mère ouvre la porte, tu es en train d'avoir une relation sexuelle avec ton partenaire ou ta partenaire, tu vas arrêter. Je pense que le malaise va être assez grand pour arrêter. Je pense que là, on a la preuve que tout le monde est capable d'arrêter. Ça fait toujours rire un petit peu les jeunes quand j'ai en parle, mais c'est la réalité des choses. C'est sûr que tu vas arrêter, alors pourquoi être dans une situation X si
ton ou ta partenaire mentionne:«Ah ben là, ça ne me tente plus ou je ne suis plus à l'aise», tu ne serais pas capable d'arrêter? C'est souvent ça qui vient biaiser un peu la vision des victimes par rapport à l'agression, parce qu'il y a comme un malaise, puis elles portent la culpabilité. Parce qu'elles ont dit oui au début. À tout moment, puis c'est essentiel. Moi, je pense qu'avec sexualité, rime responsabilité. Veut, veut pas, ta responsabilité de ton plaisir, puis du plaisir de ton partenaire, ça fait partie de ta relation sexuelle. Fair que tu dois arrêter. Tu dois arrêter, puis tu dois vouloir arrêter aussi. Il n'y a rien qui justifie de continuer. Il n'y a rien physiquement, physiologiquement qui t'empêche d'arrêter. C'est conscient, c'est dans ta tête, fait que t'arrêtes, tout simplement. C'est le respect. Oui, le respect de la personne...... Le respect de la loi, mais le respect aussi, oui.... de la personne avec qui tu es. Complètement. C'est central aussi dans la notion de consentement, le respect de l'autre, l'écoute de l'autre, tout ça. Fait que c'est super important. Oui. Donc là, le libre, après ça, je ne sais pas si tu voulais en parler. Le R? Le R, le réversible. Fait que là, après ça, ce serait le éclairé. Excuse-moi, je ne suis pas allée dans le bon ordre. Le éclairé, en fais tu sais dans quoi tu t'engages, mais tu le sais complètement. Donc tu sais s'il y a protection. Au même titre que le fameux stealthing, si tu enlèves le condom, tu n'es plus éclairé, donc c'est considéré maintenant comme une agression à caractère sexuel. Aussi, tu ne peux pas être sous l'effet de drogue ou d'alcool lorsque tu donnes ton consentement. Tu sais dans quoi tu t'embarques, donc il n'y a pas de pratiques qui arrivent, que tu n'es pas au courant. Par exemple, quelqu'un qui te mettrait la main à la gorge sans ton consentement, tout ça. Tu es vraiment pleinement conscient de ce en quoi tu t'engages. Ce serait ça, pas mal, éclairé. Avez-vous d'autres nuances par rapport à ça? On dirait vite comme ça... Ça me fait penser, souvent, on va comme entendre qu'on reproche à la personne victime de ne pas avoir dit non. La notion de consentement, c'est que c'est à la personne qui s'apprête à poser le geste de le demander. Fait que si j'introduis une nouvelle pratique de nouveaux contacts sexuels, ben je dois le demander. Oui. Ce n'est pas obligé d'être... Souvent, on fait un parallèle avec un contrat à signer, ça peut être sexy, on va en parler tout à l'heure. Il y a une façon de l'amener pour que ça tue pas le désir. Ça, c'est un mythe à déconstruire d'ailleurs, que de demander le consentement, c'est turn<i> off.</i> C'est comme à ça que ça me faisait penser. Consentement éclairé, il faut déjà qu'on me demande la permission, il faut qu'on en parle avant puis ça demande aussi d'impliquer la communication dans nos rapports. Oui, puis tsé moi, j'aime bien amener la notion de la communication sexy aussi. C'est qu'une fois que tu as bien introduit le consentement dans ta relation, une fois que tu as une relation qui est basée sur le respect, puis tu as compris que la communication, ça peut vraiment être un plus dans ta sexualité. Parce qu'avoir un oui, c'est le fun. Ça peut vraiment être quelque chose d'agréable. Donc, effectivement, je pense que d'aller chercher le consentement éclairé, d'aller donner... Dire: «J'ai envie de faire ça. Est-ce que ça te tente?» La personne a dit: «Oui», c'est un boost! Elle ne veut pas, ça ne lui tente pas en ce moment, ce n'est pas grave, on fait autre chose, tout simplement. Mais on continue de communiquer tout ça. Voilà pour l'éclairé. Il y a aussi le fait que, tsé dans la pornographie, dans ce qu'on a été exposé, la communication, ce n'est pas quelque chose qu'on voit beaucoup dans les vidéos pornographiques, par exemple. D'introduire la communication dans les relations sexuelles, ce n'est pas quelque chose qu'on a d'automatique. Je pense que c'est important aussi de se dire: «Ça se pose une question pendant qu'on a une relation sexuelle», c'est juste simple, puis ça va améliorer le plaisir si la personne est d'accord, puis on essaie de quoi de nouveau qui est plaisant pour nous deux. Mais je pense que c'est à incruster tranquillement que ce n'est pas pas sexy ou ce n'est pas un gros turn off. Non, puis je pense que même on était, il n'y a pas si longtemps, dans la culture inverse de, très stéréotypement parlant, très hétéronormativement parlant, l'homme, il fallait qu'il devine. C'était un peu fuis-moi, je te fuis, suis-moi, je te suis.
C'était beaucoup dans le:«Ben là, s'il n'est pas capable de deviner, tant pis, je ne veux pas.» Tsé, je pense que c'est la responsabilité
de tout le monde de se dire:«Communiquons, c'est le fun puis je vais l'essayer moi aussi.» Je pense que c'est un échange à deux niveaux de comprendre que c'est le fun pour tout le monde de de parler. Ça devrait être beau, ça devrait être encouragé parce que c'est un échange, la sexualité. Ça devrait être un échange verbal aussi. Oui, puis j'en vois des gens en clinique qui vont me dire,
par exemple:«Moi, je ne sais pas ce que j'aime parce que d'habitude, je fais ce que l'autre personne a envie. Je suis un peu les désirs de l'autre. C'est comme ça que j'ai appris à exprimer ma sexualité, ce qui fait que je ne me pose pas de questions.» En même temps, peut-être que j'en aurais des besoins ou des idées, des fantasmes, puis que là, par la communication, quand on se donne à tout le monde le droit de communiquer à travers la sexualité, qu'il n'y a pas de rôles, stéréotypés puis ancrés, je pense que ça donne comme lieu à une panoplie, une diversité de possibilités. Tellement. Ça se peut qu'au début, les premières fois que tu communiques, les questions te surprennent. Tu as envie de quoi? Si tu es dans un rôle plus passif comme tu nommes, ça se peut que tu dises:«Je ne sais pas.» Ben prends le temps de penser ou faisons quelque chose qu'on est habitué de faire, puis peut-être que tu vas m'arriver avec une idée plus tard. La communication, aussi, c'est avant, puis c'est après. Parce qu'il y en a, on dirait qui s'imagine qu'on fait un monologue pendant. On n'est pas là, on ne parle pas de la météo (rires)! La communication pendant, ça peut être super agréable. Effectivement, ça vient avec consentement éclairé. Consentement enthousiaste, on va en parler tout le long du podcast, mais c'est un oui qui veut dire oui. En fait, c'est le fait de voir que ton ou ta partenaire en a vraiment envie. Ça, c'est censé, en plus, augmenter ton désir, augmenter ton plaisir parce que tu vois que l'autre est vraiment disponible pour toi.
Donc là, on est loin du:«Je ne sais pas, peut-être.» Là, c'est vraiment là qu'on est attentif au non-verbal. C'est là que ça peut être des enjeux aussi qui est plus difficile avec les personnes qui sont sur le spectre de l'autisme aussi, entre autres. Il y a certaines personnes pour qui c'est difficile de communiquer le non-verbal. Ce n'est pas toujours facile. C'est là que la communication, ben c'est la clé, bien évidemment. Tu as de la misère que le non-verbal, une personne neurotypique, même chose, tu n'es pas certain, certaine, ben pose la question. Aussi simple que ça. Puis finalement, libre, c'est sans contrainte, sans menaces,
sans chantage, sans échange de:«Si on le fait, tu vas avoir telle affaire.» Ou
le fameux:«Ça fait longtemps, fait qu'il faudrait.» Ou: «Ben là, on a la maison à nous tous seuls...», c'est souvent pour les plus jeunes
ou les jeunes parents, mettons:«... Ben là, on a la maison, fait qu'il faudrait.» Faudrait jamais. Ce n'est pas une obligation, ça n'a jamais été une obligation. Non. Les jeux de société, c'est génial également. Oui. On peut faire autre chose (rires)! Ça peut être un moment, un super en tête-à-tête, ça peut être un moment juste de se coller devant la télé, ça peut... Fait qu'il n'y a jamais d'obligation. Jamais, jamais, jamais. Ça me fait penser, à un moment donné, en prévention, c'est un exemple que, en tout cas, moi, je l'avais vraiment apprécié. Il y avait un garçon dans la classe qui avait dit: «L'autre jour, j'écoutais un documentaire, puis ça demandait au couple, c'est combien le nombre de fois que tu es censé avoir des relations par semaine, par mois, etc.» Un classique. Puis là, il nous avait révélé que la réponse, c'est: Quand les deux en ont envie. Je trouvais ça génial. Oui, parce que c'est ça. Ça peut arriver souvent que les deux en ont envie. Ça peut arriver moins fréquemment aussi. Ça dépend vraiment de toutes sortes de réalités. On peut en parler aussi de l'écart de désir entre des partenaires. On est tellement dans une société de performance aussi, de calculer. Quasiment tout le monde a sa montre intelligente qui calcule ses pas, puis on calcule nos calories, on calcule tout. La sexualité ne devrait pas être calculée. Non, puis je pense que ça vient aussi avec des commentaires que les gens ne réalisent pas.
Autour de moi, j'entendais:«Là, vous venez de déménager, il va falloir que vous baptisiez la maison, il va falloir que vous fassiez l'amour dans toutes les pièces», puis là, ça fait des jokes. C'est donc bien drôle, sauf que l'impression que ça peut mettre sur les épaules des personnes qui reçoivent ça. Là, je suis censée faire ça, moi, faut-tu vraiment que je le fasse? Tout ça, ça amène un stress qui n'est tellement pas nécessaire. Vous aurez une relation sexuelle quand ça vous tentera dans la pièce qui vous tentera, ce n'est pas nos affaires, mais c'est comme super ancré, les petites jokes comme ça, puis ça vient créer une espèce de pression. Vraiment pas nécessaire, la sexualité, ça ne devrait pas être quelque chose que je dois le faire trois, quatre fois par semaine, je dois le faire à tel endroit, on part en vacances, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. J'entends aussi beaucoup des jeunes me dire: «Il m'a amené au cinéma, fait que là après, peut-être qu'il va s'attendre à ce qu'on ait une relation sexuelle.» C'est comme un petit peu une dette, la dette sexuelle que j'appelle. Je trouve que ça vient toujours me toucher quand j'entends les jeunes dire
ça parce que je me dis:«Mon Dieu, ce n'est tellement pas nécessaire. C'est correct que tu ailles payer le cinéma ou le restaurant, mais tu ne dois pas te sentir, après ça, responsable de lui donner quoi que ce soit.» On a cette notion-là, vu que c'était une soirée en amoureux, qu'on est obligé. On n'est jamais obligé. Jamais. Tout simplement. Tu amenais quelque chose d'important puis d'intéressant, l'écart de désir. Tantôt, on l'a comme frôlé, mais je pense que c'est quelque chose qu'on voit beaucoup dans les couples, qui est normal, en fait. Complètement. Puis souvent, on le voit moins en début de relation, de ce que j'entends dans mes suivis, tout ça. Quand ça arrive, après des mois, des années, les gens sont vraiment pris au dépourvu parce qu'au début, ce n'était pas ça. Souvent, c'est l'écart de désir et l'écart de temps aussi qui arrive, mais c'est complètement normal. Dans notre vie, on va tous avoir des fluctuations dans notre désir psychologique, physiologique, au niveau du cycle menstruel, tout simplement, la femme peut avoir plein d'écarts de désir, mais la charge mentale, un stress au travail, juste à être bien, puis à un moment donné, dans sa relation, on peut sentir qu'on a cette pression-là aussi. On ne devrait jamais sentir cette pression-là, mais au début, ça se peut que tu aies une pression. Puis là, vous le faites tout le temps, puis à un moment donné, il y a la routine qui embarque, puis tu te rends compte que tu es pleinement épanoui dans ton couple, pleinement satisfait, satisfaite, sans nécessairement avoir besoin d'une sexualité tout le temps. Donc oui, il y a les écarts de désir. C'est plate à dire un peu, puis non en même temps, mais c'est la personne qui a le moins de désir qui va décider un peu plus du tempo parce que tu ne peux pas forcer ton partenaire. C'est pour ça que la masturbation, c'est génial, ça existe. Si tu as besoin d'avoir un orgasme, si tu as besoin d'avoir une libération de tension, il y a la masturbation. Une chose que je trouve bien avec les relations aujourd'hui, c'est qu'on parle de plus en plus aussi de possibilités de couple ouvert, de relations extraconjugales, la non-monogamie éthique, bien évidemment. On ne parle pas d'infidélité, on parle toujours de fidélité, mais dans un contexte particulier. Il y a ça qui est possible aussi. Encore là, ça avec la communication, c'est essentiel. C'est sûr qu'on ne commence pas à discuter de ça à un moment où notre couple est en crise. On ne commence pas à discuter de ça quand on est dans un écart de désir depuis six, huit mois, puis ça ne va pas, puis que là, tu dis: «Finalement, ok va voir ailleurs.» On n'est plus dans le consentement. Non. Mais il y a ça qui est quand même possible. Je pense que tout couple, quand ça va bien, devrait discuter de sa terminologie de la fidélité, peu importe ton âge, peu importe. Ça se peut que dans ton couple à toi, ça soit une monogamie qui est plus fermée. C'est bien correct. Ce n'est pas parce qu'il y en a qui vivent autrement que tu devrais vivre autrement. Jamais. En fait, ton couple, c'est unique. Personne ne devrait juger qu'est-ce qui se passe dans ton couple. Sauf quand il y a de la violence, ce n'est pas du jugement, c'est de l'aide qu'on t'apporte. Mais c'est possible de jaser, c'est possible. Il y a plein de choses possibles. Dans les écarts de désir, souvent, ce n'est pas tant d'un orgasme que l'autre a besoin, c'est la présence de l'autre. C'est rare que dans le gros écart de désir, l'autre personne ne veut pas se faire coller. Pour le consentement, pour tout ce qui est touché physique, bien évidemment, mais souvent, juste se coller, se dater, prendre soin de l'autre. Tu vas aller chercher des fois une connexion, c'est surtout la connexion que les gens manquent, qui nomme pas tant la pénétration. J'ai l'impression que des fois, c'est le piège dans lequel on peut tomber aussi d'entrer dans des espèces de scripts, puis de ne plus en sortir. Si je suis habituée à avoir tel genre de rapport sexuel avec mon ou ma partenaire, ben je m'imagine ah là, ça ne me tente pas à soir parce que ça va être toute cette patente-là, alors que ça pourrait être comme une panoplie d'autres choses qui prendraient moins de temps, qui répondraient à nos besoins actuellement. Fait que des fois, il faut déconstruire aussi, il faut se parler pour pour voir peut-être qu'on n'ira pas vers la pénétration ce soir, mais qu'on va prendre un temps quand même pour se caresser, pour se donner de l'affection, un peu comme tu dis. Je pense qu'on a aussi une éducation en lien avec la sexualité qui est très hétéro-normative aussi, que le but ultime, c'est pénétration, puis c'est important, puis c'est une relation dite complète qu'on entend encore beaucoup. Ce n'est tellement pas nécessaire. Il peut tellement avoir une obtention de plaisir, puis avoir un moment d'intimité sans la pénétration, puis tout ça. Je pense qu'il y a aussi beaucoup de pression, justement, le kit au complet, on va tout faire ça, ça va prendre du temps. Ça peut être juste de se caresser, puis que tout le monde soit content, puis il n'y a pas de pénétration, puis ce n'est pas plus grave, mais la socialisation a fait en sorte que c'était central. C'est ce qui fait qu'on a une relation sexuelle, la pénétration. Une question que j'aime bien poser au groupe quand je fais de la prévention
aussi, c'est:comment ça finit un rapport sexuel?
Puis souvent, ils vont dire:«Ben éjaculation?» Ça, c'est vraiment dans un contexte où est-ce qu'un homme, premièrement, ça prend un pénis. Mais sinon, ça finit quand ça finit. Ça finit quand tu es fatigué, quand il n'y a plus de lubrification, quand ça ne te tente plus, quand tu t'es cogné en tête dans le tête de lit, quand les parents sont arrivés. Ça peut être quand les deux ont eu des orgasmes aussi. Tant mieux si c'est ce que tu souhaitais, puis tant pis si ce n'est pas ce que tu souhaitais, mais tu arrêtes quand tu arrêtes. C'est ça aussi. Puis tu arrêtes, c'est réversible quand tu arrêtes, quand ça ne te tente plus. La finalité, mais on est dans une société, c'est ça, très pornographique. Donc tout ce qui est au niveau pénétration, le temps que ça dure, le nombre de fois par semaine, l'orgasme, le nombre d'orgasmes que la personne a eus. Alors que l'important, c'est la connexion, souvent, entre les deux. C'est ça qui fait du bien, souvent. Oui, d'avoir ce moment-là avec ton ou ta partenaire, c'est pour vous, vous êtes dans votre bulle. C'est ça au final, c'est plus ça qui est beau, qu'il y ait une pénétration ou qu'il n'y ait pas pénétration. Toutes les autres variables que tu as discutées, effectivement. Parfois, après une agression sexuelle, tsé ça peut affecter la sphère de la sexualité. Ça ne va pas toujours amener une baisse de désir ou en tout cas un rejet de la sexualité, même au contraire, ça peut l'exacerber. On ne peut pas dire que ça va entraîner une réaction X à chaque fois. Mais pour les personnes qui ont plus de méfiance par rapport à la sexualité après coup, une des stratégies, c'est justement de réaffirmer le consentement dans les relations, puis repartir peut-être d'y aller vraiment à un rythme plus lent, puis de se réapproprier chaque petite étape. Comment j'aime embrasser, comment j'aime être abordé, pour pouvoir le verbaliser. Puis, s'il y a des peurs, s'il y a des choses qui émergent,
que je sache que:«J'aime ça quand tu m'embrasses, mais quand tu me mets la main dans le bas du dos, ça, c'est comme plus possible pour le moment.» Fait que tsé de décortiquer des fois, de revenir à comment j'apprécie les petits gestes, puis après ça, on verra si on va aller vers d'autres contacts plus associés à la pénétration. Complètement. Moi, j'aime bien suggérer des fois des petits jeux aussi parce que le jeu, l'humour, souvent, ça va alléger les choses. Par exemple, moi, j'aime bien nommer l'échelle de 1 à 10. Donc, tu dis avec ton partenaire, puis peu importe la situation, une personne qui a été victime ou non, de dire: «Ce soir, on va jouer au 1 à 10. Tout ce que tu me fais ou tout ce que je te fais, on se nomme des chiffres. À quel point tu aimes ça sur 1 à 10?» Là, des fois, tu permets de voir des choses
sur ton ou ta partenaire que:«Ok, toi, par exemple, les oreilles, c'est 9! Je n'avais aucune idée que je pensais que c'était un 4, mettons.» Ça peut vraiment amener une dynamique de jeu intéressante. Tu peux faire ça plusieurs fois dans ta relation, tu peux faire ça, mais ça amène un jeu, puis en même temps, ça souligne le consentement parce que si tu es en bas de 5, 6, ce n'est pas bon.
Tu arrêtes, tu es comme:«Ça, est-ce que tu souhaites que j'arrête?»«C'est peut-être un 4, mais j'aimerais que tu continues pour que j'explore.» «Ok, finalement, je tombe dans un 2, j'arrête.» Les fameux
codes de couleurs:vert, jaune, rouge. J'aime ça, j'aime moins ça. Lorsque les gens, par exemple, ils aiment moins communiquer, dire des phrases, on peut y aller sous forme de code de couleurs. Ça, d'emblée, tu nommes ça avec tes relations.
Tu dis:«Écoute, je vais essayer telle chose. Si tu n'aimes pas ça, jaune. Ok, je ne suis pas certaine. On prend un arrêt, on en discute.» Rouge, c'est un arrêt immédiat. Déjà, des codes comme ça, ça permet d'être un peu plus dans le jeu, un peu moins dans les phrases complètes que certaines personnes aiment moins, tout en validant le consentement et en étant respectueux. Je n'avais pas pensé à ça, l'idée des jeux. Je trouve ça super. Super pertinent, super intéressant. Puis, effectivement, ça va permettre à la personne aussi d'apprendre à oui, mettre ses limites, à imposer ce qu'elle aime, tout ça dans la reprise de pouvoir aussi. Je trouve ça intéressant. C'est beaucoup quelque chose qu'on parle, nous, avec les victimes, reprendre le pouvoir dans la sphère de la sexualité, de nommer, d'affirmer ces choses-là avec les chiffres, par exemple, ou les couleurs. C'est des petits gestes, mais qui font en sorte que ça leur donne aussi confiance parce que c'est écouté par ton ou ta partenaire, puis c'est un moment que vous partagez, ce qui fait que ça aide à recréer cette espèce de bulle-là, cette intimité-là qu'on parle depuis tantôt. Puis des fois, je trouve que c'est moins difficile pour certaines personnes
que de dire:«Je n'aime pas ça.» Il y en a qui ont de la difficulté fait que c'est important d'être capable de le nommer, mais ce n'est pas tout le monde qui se rend là encore, qui est capable de le faire. Avec des chiffres, je trouve que c'est plus doux et plus nuancé. Des fois, c'est plus facile. Ça dépend des personnalités, ça dépend des histoires, bien évidemment, mais moi, je trouve ça ben le fun. Ça me fait penser aussi tsé de... Il ne faut pas banaliser le fait que c'est dur de dire qu'on n'aime pas quelque chose ou de dire non. Moi, j'aime bien le rappeler quand on fait des préventions. Si tu n'as pas dit non, il y a peut-être des raisons qui expliquent que ce n'était pas si simple que ça parce que dans la vie, premièrement, on n'apprend pas si bien à se faire dire non puis à recevoir ça. Des fois, je peux le percevoir comme un rejet, comme un abandon. Si moi, j'anticipe que l'autre personne va se sentir rejetée ou abandonnée, je n'ai pas le goût de dire non. Parce que si c'est une personne en qui je tiens, par exemple, je ne veux pas faire de la peine. Des fois, on ne veut pas dire non parce qu'on a peur, oui, ça, de la réaction de déception, mais on peut avoir peur de la réaction de colère aussi. Si il y a une menace pour ma sécurité quand je dis non, ben je ne vais pas dire non. Exact. Puis il y en a que ce n'est pas facile de dire oui aussi. De dire oui, par exemple, ou de nommer une chose qu'ils ont envie d'essayer par peur de faire rire de soi, par peur du rejet. Effectivement, ce n'est pas toujours facile. Des fois, il doit y avoir des trucs un peu plus nuancés, mais il faut quand même être capable de dire non quand c'est non. C'est important, ce n'est pas toujours facile, mais de se pratiquer. Une chose que j'aime bien dire, c'est de te pratiquer aussi dans des contextes non sexualisés. Parce que ce n'est pas facile de dire non dans la vie pour certaines personnes. De le pratiquer au quotidien. Je pense qu'on parle depuis tantôt de dire non, d'apprendre tout ça, ça part quand même tôt. Éduquer nos enfants à ce droit-là, de dire non. Moi, j'ai toujours un certain malaise dans des situations familiales où il y a
des enfants:«Va donner un câlin à Juliette.» Je suis comme: «Ce n'est pas nécessaire, si tu n'as pas envie, tout ça.» Mais c'est comme incrusté, je me souviens très bien, moi, de mes malaises. J'étais quelqu'un de plus gêné, puis qu'aller donner des câlins à des hommes que je voyais comme deux fois par année, ça me créait un stress atroce. Moi, j'avais ça, ce qui a fait en sorte que quand j'ai été en âge
de dire:«Ok, moi, ça me tente pas», il y a eu vraiment une coupure. Moi, je donne plus de câlins à personne. Il y a vraiment eu cette coupure-là, parce que j'étais comme: «Non, moi, je suis pas bien avec ça.» Mais on m'avait pas nécessairement dit: «Tu peux aller lui donner un un câlin, si tu veux, c'est ta décision»,
c'était:«Va donner un câlin.» Je pense que ça aussi, ça fait partie de l'éducation, puis c'est important. Puis après ça, je pense que ça peut faciliter aussi les gens à être plus à l'aise à dire non, puis à prendre leurs décisions par rapport à des situations X. Je parlais du câlin, mais je trouve ça quand même super important. Je pense que c'est important de préciser autant garçon ou fille, parce que le
fameux:tu es une femme, tu donnes deux becs, tu es un homme, tu sors la main. Moi, les deux becs, j'haïs ça. Moi, je ne suis pas à l'aise, mais on dirait que ça surprend toujours une personne quand je suis une femme, puis je donne la main
à la place, c'est comme:Oh, oh. Mais c'est ça, puis c'est dès l'enfance, une éducation qui est inclusive, qui est non-genrée, mais qui est sur le niveau du consentement. Heureusement, on est de plus en plus dans la parentalité bienveillante. De plus en plus de parents, maintenant, sont conscients de ça, dans les milieux familiaux également, de tout ce qui est les techniques d'éducation à l'enfance, tout ça. Maintenant, on l'enseigne de plus en plus, le consentement, dès tout petit. Nous, on fait de la prévention dès la première année sur le consentement. Souvent, s'ils ne connaissent pas le mot consentement, ils comprennent déjà. Parce que tu es obligé de donner un bisou à mamie: «Non, je ne suis pas obligé!» Fait que ça, de plus en plus, c'est ancré. Ça, c'est génial parce que ça va faire des générations qui vont déjà l'avoir acquis plus tôt. Ça permet de faire la prévention des violences sexuelles aussi, d'apprendre aux enfants que si je ne me sens pas bien avec tel type de toucher, des câlins, des bisous, c'est valide comme sentiment, puis je ne vais pas forcer cet enfant-là à faire des choses qu'il ne veut pas. Ça se reflète après ça dans un contexte de violence. Complètement. Si j'ai permis à mon enfant de dire non, puis à se retirer, puis à le dire à un adulte de confiance s'il ne se sent pas bien. Je pense qu'en contexte familial aussi, c'est une bonne façon de commencer parce que régulièrement, c'est respecté. Par exemple, est-ce que je suis obligée de donner un bisou à mamie? Non, la personne ne va pas être offusquée ou quoi que ce soit. Si on discute ensemble de notre parentalité qui est plus bienveillante, il va y avoir aussi l'exemple que s'ils disent non, ça peut être bien reçu. Ce n'est pas nécessairement quelque chose de négatif de dire non, mais il y a l'association aussi très négative de dire non, mais dire non, c'est positif, c'est mettre ses limites, c'est s'affirmer, c'est très beau de dire non. Je pense que dans un milieu sécuritaire, commencer à apprivoiser le non, c'est super intéressant. On souhaite en fait que ça donne des réactions positives, puis les gens comprennent, mais je pense que des fois, c'est encore perçu, parfois comme de l'impolitesse ou de l'opposition alors que c'est comme une personne qui affirme ses droits. Oui, en fait. J'en ai des enfants, des fois, qui vont me dire: «Je le dis à papa-maman que je veux fermer la porte de ma chambre, puis ils ne veulent pas.» Des fois,
je dis:«Dis que Caroline est venue en classe aujourd'hui.» Tsé utilise un adulte a confiance pour passer le message.«Oui, je lui ai déjà dit, mais ils ne veulent pas...» Ben tsé à un moment donné, c'est sûr qu'on ne peut pas avoir des impacts dans tous les milieux familiaux, mais je pense que de sensibiliser le plus possible, qu'à l'école, au moins, ça soit mis de l'avant dans les milieux de garde le plus possible. On va travailler à faire des générations qui sont plus capables de mettre leurs limites. Plus ouvertes. Je ne sais pas, tantôt, on a touché rapidement tout ce qui était l'écart de désir dans le couple, cette pression-là. Mais il y avait quand même quelque chose que je voulais revenir aussi. On parlait bon le nombre de fois de tout ça, mais l'obligation en soi d'avoir des relations sexuelles avec son partenaire, je trouve que c'est quand même important de le mentionner. Ce n'est pas un devoir d'avoir des relations sexuelles avec son partenaire, contrairement à certaines croyances ou pensées dans la société. Je pense qu'il y a aussi ça qui fait beaucoup de pression, puis c'est dans l'obligation. Surtout, c'est ça, je sens beaucoup de femmes autour de moi qui me mentionnent:«Oui, mais je n'ai pas le choix. Je ne peux pas<i> pas</i> faire l'amour pendant une semaine, ça n'a pas de bon
sens.» Je me dis:«Ben tu n'en as pas envie.» Ce n'est pas obligatoire. Ce n'est pas obligatoire, mais je pense qu'il y a beaucoup de poids sur les épaules en couple par rapport à ça. C'est une attente. Oui, on entend souvent ça. C'est-tu possible d'être heureux sans sexualité dans un couple? Il y a beaucoup de gens qui vont dire: «Non, c'est impossible.» C'est possible, il y en a plein. Mais tsé c'est tout le temps les extrêmes qu'on entend parler aussi. Les gens qui vont avoir une sexualité très, très active, ou du moins de ce qu'ils disent, des pratiques plus alternatives ou plus intenses qui vont en parler, souvent.
C'est rare qu'une personne va dire:«Moi, j'ai des relations sexuelles une fois par mois, puis ça me satisfait.» Tsé on est beaucoup dans les extrêmes, on est beaucoup dans qu'est-ce qui choque, qu'est-ce qui est sensationnaliste, alors que ce n'est vraiment pas la majorité des gens qui ont des relations sexuelles à toutes les semaines, surtout pas après plusieurs années, surtout pas avec des enfants. Fait que non, il n'y a pas... Puis tsé, c'est le fameux devoir conjugal qu'on entendait avant, parce qu'avant, la notion de consentement était beaucoup moins présente. Ce n'était même pas dans la loi. Ça ne fait pas longtemps, c'est depuis 83 en fait que c'est considéré qu'il peut y avoir une agression à un caractère sexuel dans dans un contexte de couple. Donc c'est très récent. Nos parents, nos grands-parents, c'était encore là, puis ils se le faisaient dire, puis il y avait la pression d'avoir des enfants par l'Église. On n'est pas si loin que tout ça non plus, ça nous suit quand même. C'est récent qu'on ait... C'est triste, mais c'est un peu récent qu'on ait le droit de dire non. C'est pour ça aussi que c'est important de mettre des balises, mais moi, ceux qui
me disent:«Ce n'était pas comme ça avant, on ne peut plus rien dire», comme tu disais au début du podcast. Ben avant, si on compare avec le racisme, avec l'homosexualité, il y a bien des choses qu'on disait, puis qu'on faisait, puis qui aujourd'hui non plus, on n'a pas le droit de faire ça, puis c'est bien correct. Au niveau des droits des femmes, je veux dire, la société, elle change. C'est beau, puis ça va de l'avant. Je veux dire, tu avais un téléphone à flip puis une pagette il n'y a pas si longtemps. On avance pour être une société de plus en plus positive sur plein d'aspects. Pourquoi tu bogues sur cet aspect-là? Le but, c'est que tu aies du plaisir toi aussi dans le fond, dans ta sexualité. C'est ça, puis valoriser le plaisir partagé. Parce qu'il y a quand même... Oui, on peut être aussi comme dans une forme d'individualisme, être centré plus sur son propre plaisir, puis des fois, oublier celui de l'autre, mais dans une relation qu'on souhaite égalitaire, on souhaite aussi qu'il y ait comme ce désir-là sincère des personnes de ressentir du plaisir, mais que l'autre personne aussi en ressente. Pas seulement prendre puis utiliser l'autre pour assouvir ses propres besoins. Exact. Puis l'instrumentaliser, dans le fond. Oui. C'est essentiel qu'il y ait un échange entre les deux. J'ai envie de dire, des fois, c'est peut-être maladroit comment je le nomme. Vous me reprendrez si je le nomme comme ça, mais des fois, je me dis, pour ceux que des fois, ils ont de la difficulté à comprendre comment ils vont ressentir leur plaisir au travers de ça. Parce qu'il y en a qu'on dirait que... C'est toute la construction sociale, la socialisation, tout ça, mais ils ne comprennent pas comment ils peuvent ressortir du plaisir pour eux-mêmes dans tout ce qui est au niveau du consentement, tout ce qui est au niveau de la communication.
Des fois, je dis:«Si tu es respectueux avec lui ou elle, ça va lui donner encore plus envie. Si vous avez du plaisir mutuel, les deux ou les trois, peu importe, vous allez, la personne ou tes partenaires, vont avoir encore plus envie les fois d'après. Fait que le respect, c'est une roue qui tourne. C'est gagnant pour toi d'être respectueux ou respectueuse, parce que l'autre va avoir encore plus envie. Des fois, avec les gens, j'y vais avec le gagnant-gagnant parce que c'est vrai. Ce n'est pas de la manipulation. Si tu fais ça juste pour avoir un but à la fin, ce n'est pas correct. Mais si tu comprends que... Si ton partenaire ou ta partenaire a du plaisir, peut-être qu'il ou elle va se sentir plus à l'aise de ravoir de la sexualité, va peut-être être plus à l'aise de communiquer avec toi, de communiquer ses fantasmes, lui ou elle aussi. Puis là, ça va aller, tsé... si tu n'es pas respectueux, la roue va tourner dans l'autre sens, la personne va avoir moins de désir, ça va moins lui tenter, ça va espacer. Mais si tu es respectueux, tu es respectueuse, au contraire, votre sexualité va être bien plus saine, ça va être plus le fun. Des fois, la solution gagnant-gagnant, c'est pour tout le monde. Oui, vraiment. Puis le respect, c'est comme à plus grande échelle aussi. Si dans le quotidien, les gens, entre eux, se manquent de respect, c'est sûr que ça donne peut-être moins le goût de rapprochements après. La charge mentale. Oui. On en parlait tantôt de tout ce qui peut affecter le désir, tu l'as énuméré. Ça, c'est quelque chose qu'on utilise ici, c'est un outil qu'on utilise vraiment. On a le désir sexuel qui est central et tout ce qui peut l'affecter. Puis, toutes les fois qu'on montre ça aux personnes qui viennent dans
nos bureaux, il y a comme:«Mon Dieu! C'est vrai dans le fond.» Puis là, je coche beaucoup de choses. Ça fait du sens. Ouin, il faudrait peut-être que j'arrête de me mettre de la pression finalement. J'ai des choses externes qui méritent mon énergie, puis que je vais prendre le temps de calmer tout ça. Puis après ça, je regarderai mon désir sexuel, parce que tu sais, quand on parle de santé sexuelle aussi, si psychologiquement, ça ne va pas bien, tout ça, ben c'est sûr que ça ne sera pas top au niveau de ta sexualité. Complètement. Les réseaux sociaux, il y a beaucoup de choses qui passent, mais il y a un TikTok que j'ai vu une couple de fois.
Ça dit:Comment je séduis ma femme? C'est très humoristique, mais c'est un homme qui lave la toilette, qui fait des clins d'œil, qui fait la vaisselle... Mais effectivement, si tu aides ton ou ta partenaire au quotidien avec la charge mentale, avec les enfants, c'est vrai qu'il va y avoir plus d'espace, possiblement dans sa tête, dans son cœur, dans son corps pour la sexualité. Mais encore là, il ne faut pas que tu fasses ça dans un but qui est narcissique, dans un but de manipulation. Bien évidemment, si on manipule, on n'est plus dans un consentement libre et éclairé. Mais si tu le fais vraiment parce que ben tu respectes et tu aimes ton ou ta partenaire de vie, ça se peut que la personne ait plus d'espace. Ça se peut qu'elle n'en ait pas plus, mais elle va peut-être avoir plus d'espace, par exemple, pour aller faire du paddle<i> board avec</i> toi, par exemple. Puis, vous allez avoir aussi un moment partagé, agréable. Je pense que c'est important de comprendre que c'est vraiment multifactoriel, la sexualité, dans le fond. Il y a plusieurs dimensions, puis c'est important qu'on prenne soin de toutes nos dimensions. En tout cas, moi, c'est souvent l'exemple que j'utilise, que c'est comme dans la sphère de la sexualité, nos compétences s'expriment aussi. Si dans ma vie, j'ai de la difficulté à m'affirmer, à dire non, ça se peut en effet que j'ai de la difficulté à communiquer ça dans ma sexualité. J'avais entendu à un moment donné une sexologue dire: «Dans le fond, quand on est prêt à avoir des rapports sexuels à l'adolescence, ça devrait être quand on est prêt à en parler à l'autre personne.» Je ne suis pas certaine qu'on cocherait toutes cette case-là. Si on retourne en arrière, les premières fois, les premières expériences, est-ce que j'étais à l'aise à ce moment-là de vraiment verbaliser mes préférences? C'est comme si dans un monde idéal, j'apprendrais à me connaître en premier lieu. J'avais vu une statistique qui m'avait quand même étonnée que... Je ne me rappelle pas du pourcentage, ce n'est pas si important, mais c'est vraiment une majorité de femmes qui leur premier orgasme, l'avaient vécu lors d'un rapport sexuel avec une autre personne. Je pense que dans ce cas-là, c'était des hommes, mais moi, ça me surprenait. C'est comme s'il n'y avait pas eu d'exploration pour plein de femmes avant leur premier rapport pénétratif. C'est encore très tabou, la masturbation féminine. Oui. On en parle de plus en plus. En fait, maintenant, on en parle dans les écoles, c'est dans le programme quand même d'en parler, mais de nommer que c'est correct, c'est normal. Mais souvent, je fais le parallèle, les gars, bizarrement, vous faites des jokes dans les vestiaires sur le fait que vous allez vous masturber, mais une fille qui dirait ça, elle aurait l'air de quoi? Double standard. Alors que la masturbation, ce que tu fais avec ton corps, à toi, dans une pièce privée, absolument personne ne devrait jamais commenter là-dessus, tout simplement. Puis tsé, je pense que c'est encore très présent parce que je ne suis pas si vieille que ça. J'ai 24 ans, puis je ne me souviens pas d'avoir parlé de ça au secondaire de masturbation avec mes amies, avec personne. Vraiment, vraiment pas. Ce n'était pas quelque chose qu'on parlait. Peut-être qu'on le faisait toutes, mais personne ne se le disait, mais personne n'en parlait. Les gars, comme tu dis, ça faisait des jokes, mais il y avait comme un malaise profond à en parler. Je pense qu'en vieillissant, je me suis dit: «Non, c'est assez, on peut en parler, on est capable.» Mais tsé ça a été à l'université avant que j'en parle avec des amis ouvertement. Puis encore là, on dirait que tout le monde était sur le qui-vive, puis je ne sais pas quoi dire: «Je le dis tu, je le dis tu pas.» Je pense que c'est encore très présent, mais je suis contente d'entendre que maintenant, c'est parlé dans les écoles parce que moi, ce n'était vraiment pas quelque chose qui était abordé le zéro, zéro, zéro. Et ça, je pense qu'avec les parents aussi, on dirait qu'un parent, avec la puberté,
a le réflexe de dire:«Mon garçon va éventuellement avoir besoin d'intimité, je vais plus fermer la porte.» Avec la fille, on dirait que les parents, c'est moins, je pense, naturel comme réflexe de dire: «Elle va avoir besoin d'intimité, elle aussi.» Je pense qu'avec la démocratisation des jouets sexuels, de plus en plus, c'est là que les femmes ont commencé à plus faire part du fait que la masturbation est possible, puis les jouets ne sont pas les ennemis des hommes non plus et des autres partenaires, tout court. Je pense que ça a quand même du positif d'apporter le fait que peu importe qui tu es, peu importe les organes sexuels, tu peux avoir du plaisir avec ton corps, tout simplement. Tantôt, on disait que des fois, les femmes vont ressentir cette pression-là d'offrir de la sexualité. Puis, ce qu'on parle de l'adolescence puis de la masturbation, on dirait que c'est aussi, pour bien des garçons, une pression d'être hypersexuels, sexualisés à l'adolescence. Ça aussi, ça évacue toute une multitude de désirs. Il y en a des personnes qui vont être asexuelles. Ça, c'est complètement évacué. On en entend vraiment plus parler en ce moment, mais moi, je trouve ça bien aussi de ne pas imposer que je dois être hypersexualisé à l'adolescence. Ça va se présenter quand ça se présente, puis laisser chaque personne le vivre à son rythme. On le voit souvent aussi avec nos jeunes sportifs, entre autres, que ceux que, selon les médias, sont les plus hypersexualisés, puis tout ça. Mais souvent, de ce que j'entends, de ce que les jeunes me racontent, quand sont dans le sport accoté, ils sont dans le sport (rires). Souvent, même c'est la clientèle sportive qui va être moins axée sur la sexualité, même les jeunes garçons, entre autres, parce qu'il n'y a pas d'intérêt pour les filles ni les gars, juste l'intérêt pour le ballon. Souvent, il y a ça. Il ne faut pas toujours écouter ce qu'on voit dans les médias non plus. J'ai envie de faire le parallèle aussi parce que je sais que vous voyez des clientèles de tous âges, mais nos aînés aussi, au niveau de la masturbation, ce n'est pas tout le monde qui, chez les femmes, entre autres, qui savait que c'était possible. J'ai de plus en plus de questions par rapport à ça, sur les jouets,
sur:«J'ai-tu le droit? J'ai tu pas le droit?» Une personne qui devient veuve ou qui divorce après 50 ans de mariage, qui a encore des désirs au niveau de son corps, tout ça. Fait que c'est normal, peu importe ton âge, d'avoir envie de toucher ton corps. En vieillissant, le clitoris puis le pénis, ils ne perdent pas de sensibilité. Je trouve ça tellement le fun d'entendre des choses comme ça. Je trouve ça très intéressant. Je pense qu'il y a aussi ce stigma-là en général avec les personnes âgées qu'elles n'ont comme plus de relations sexuelles, mais ce n'est pas vrai. Pour avoir travaillé dans une résidence pour personnes âgées, les personnes âgées ont du plaisir, puis elles ont le droit. Ils sont amoureux, ils sont à la recherche de contacts physiques. C'est merveilleux. Il y a comme cette...
Il y a une aura de comme:«Non, ça l'arrête à un âge, puis on ne pense plus à ça après», mais ce n'est pas du tout ça. Moi, c'est une de mes clientèles préférées d'aller faire des conférences, des ateliers, parce que c'est rare qu'on leur donne le micro pour parler de sexualité. C'est très tabou. Souvent, ils vont avoir des étoiles dans les yeux.
Des fois, il y en a qui vont dire:«Oh non, qu'est-ce qu'elle vient faire là?» À la fin, ils rient puis ils viennent me remercier parce qu'ils sont
comme:«C'est vrai que... Tsé, tu as normalisé comment je me sens.» Puis c'est correct aussi, si tu n'as plus de désir en vieillissant. Ça, c'est tout à fait normal aussi. Il n'y a pas une personne de pareille, mais d'avoir au moins l'occasion d'en reparler ou des fois juste de se souvenir, de des bons souvenirs, ça fait du bien. Oui, vraiment. Tantôt, on parlait beaucoup tsé des... du consentement, les aspects qui doivent être présents. On n'a pas beaucoup parlé des moments où le consentement, il est invalide d'emblée. On en a abordé un peu. Je pense que c'est important aussi peut-être qu'on en parle, que même si la personne dit oui, il y a quand même des contextes où mon consentement, il n'est pas valide. Même si j'ai dit oui, même si j'étais volontaire au départ. Je pense que moi, l'exemple que j'ai en premier, c'est quand il y a une personne qui est en position de pouvoir ou de autorité par rapport à toi. On a entendu beaucoup d'histoires dans les dernières années, que ça soit coach de sport, enseignant, tout ça. Même si l'étudiant ou l'étudiante se dit consentante, amoureuse, par exemple, de la personne, mais le consentement, il n'est pas valide. Cet enseignant-là ou ce coach-là, il est en position d'autorité, il peut avoir abus de ce pouvoir-là, puis utilisation de ce pouvoir-là. Je pense qu'il y a quand même ça à démystifier. Puis aussi, on l'entend beaucoup par rapport à des hommes qui vont... tsé un enseignant qui va avoir une relation intime, que ça soit par texto ou envoi de photos. Puis après ça, il y a agression sexuelle. Mais on ne l'entend pas beaucoup de l'autre côté. Puis ça, c'est plus un fantasme, on dirait, un gars qui va coucher avec son enseignante. C'est comme vraiment banaliser le caractère non consensuel. C'est un peu comme dans la série Chouchou, ça l'avait vraiment bien mis de l'avant. Ça, on n'en parle pas parce que moi, dans les conversations que j'ai eues,
c'est comme:«C'est le rêve, coucher avec sa prof, imagine, tu es en secondaire 4. Puis là, tu as une relation sexuelle avec ta prof.» Là, je suis
comme:«Ce n'est pas une relation sexuelle, c'est une agression sexuelle.» Mais ce n'est pas vu comme ça. C'est vraiment plus centré sur le fantasme du point de vue des garçons. Moi, ça m'avait comme toujours, ça vient toujours me chercher parce que je ramène toujours.
Si, par exemple, l'élève, le garçon, dit:«Moi, c'est terminé, ça ne me tente plus. Je me fais une blonde.» Ben cette enseignante-là peut décider: «Si tu ne continues pas, je peux te faire couler ton français.» Tsé, elle a des cartes qu'elle peut jouer en étant en position d'autorité, fait que ce n'est pas correct, mais ce n'est vraiment pas vu de la même façon selon la situation. C'est toujours une discussion que j'ai, puis je sors tout le temps les mêmes arguments. Je trouve ça important quand même de l'avoir. C'est très pornographique aussi. Il y a beaucoup de scénarios pornographiques mainstream quand même qui utilisent ces scénarios-là. Même chose, c'est tout ce qui est au niveau intrafamilial. Il y a beaucoup de scénarios pornographiques comme ça, fait que c'est sûr que ça va susciter l'imaginaire. C'est vraiment des choses à déconstruire le plus possible. Puis de le nommer, le normaliser, d'expliquer que ça ne se fait pas, tout ça, mais encore là, oui, c'est dans la culture populaire encore. C'est un double standard. Oui, absolument. Ça met vraiment les jeunes garçons vulnérables dans cet exemple-là. Oui, il faut faire attention. Il y a aussi les contextes, bien évidemment, d'alcool, de drogue, où ton consentement n'est pas valide au niveau de la loi. Ça, je pense que c'est ce qui est le plus difficile à comprendre pour la majorité des gens.
Quand on l'explique, ils sont comme:«Tout le monde l'a déjà fait.» Oui, mais avant, tout le monde conduisait en état d'ébriété aussi (rires). Je veux dire, à un moment donné, comme on a dit tantôt, on va voir l'avant, puis on comprend que ce n'est pas une bonne idée. En fait, c'est interdit. Ce n'est pas juste pas une bonne idée, c'est interdit. Donc, tout ce qui est au niveau de la consommation sexualisée, c'est des risques. C'est des risques, c'est des risques pour ta santé, mais c'est des risques pour ta santé mentale, ta santé sexuelle, tout ça. Donc non, tout simplement. Mais ça, ce n'est pas acquis, ce n'est pas compris, c'est vraiment encore complexe. Puis c'est souvent, en tout cas, dans les préventions que je fais, ça suscite beaucoup le débat. Pourquoi, par exemple, la personne qui est victime, si elle a consommé, elle n'est pas jugée responsable, alors que si l'agresseur a été intoxiqué aussi, il va être jugé responsable de ses actes. Mais c'est ça, dans le fond, tu ne peux pas... Tsé ton état d'intoxication ne peut pas être valide comme défense. Si tu as commis un crime. Exact. Faites-le avant, puis prenez un verre après, si c'est ce que vous souhaitez, puis vous avez l'âge majeur. Mais effectivement, non, ce n'est pas... C'est complexe à comprendre, mais c'est des mœurs qui vont changer éventuellement. Les gens le comprennent de plus en plus. C'est d'arrêter de le sexualiser aussi. Vraiment, il y a beaucoup de gens aussi qui peuvent avoir la difficulté à avoir des relations sexuelles à jeun. C'est d'aller chercher de l'aide aussi par rapport à ça, puis de se pratiquer à avoir des relations sexuelles sans consommation. Ensuite, est-ce qu'il y avait d'autres situations qu'on n'avait pas abordées? C'est sûr qu'on a parlé du... Oh excuse. Vas-y, non, non (rires). J'essayais de sonder tout le monde. On a parlé du contexte de rapport de pouvoir. On n'a pas nécessairement parlé, ben précisé à l'adolescence, je suis sûre que dans le prochain épisode, vous allez parler plus des rapports entre les ados, mais il y a quand même un âge légal de consentement. Oui, on va l'aborder quand même. On peut le surfer un petit peu. C'est ça, fait qu'au niveau de la loi, juste de se rappeler que... Ben dû au cadre légal de consentement, l'âge entourant le consentement des rapports, il y a certaines relations qui ne seront pas possibles, puis encore moins les contacts sexuels. Donc, de se rappeler parce que des fois, une personne adolescente pourrait justement mentionner qu'elle était consentante, mais aux yeux de la loi, ce n'était pas le cas. Puis, c'était à la personne plus âgée de savoir ça, puis de ne pas abuser de son... C'est un rapport d'autorité aussi, le rapport d'âge. Avec sexualité, rime responsabilité. Je veux dire quand tu prends dans la voiture, il faut que tu connaisses ton code de la route, ben c'est un peu la même chose. Il faut que tu ailles étudier un petit peu ta sexualité. C'est important. C'est ça. Les écarts d'âge sont importants à prendre en considération. C'est des situations que je me souviens d'avoir été témoin au secondaire, qui avait des écarts d'âge importants. Puis, ça a mené à des arrestations. La police s'en est mêlée. Je pense que c'est comme là, moi, que j'ai réalisé: «Mon Dieu, oui, c'était écrit, mais c'est vrai, ça a des conséquences, c'est grave.» Moi,
c'est là vraiment que j'ai fait:«Wow, ok c'est plus grave que ce que je pensais» dans ma tête de 12-13 ans, mais c'est des choses que j'ai vues, ce n'est pas à négliger. J'ai souvent entendu dans le temps: «Mais les parents sont d'accord.» Oui, non, ce n'est pas un choix parental, c'est un cadre légal. Ce n'est pas aux parents de choisir si son enfant de 12 ans peut avoir une relation sexuelle avec quelqu'un de 20 ans. Ce n'est pas une responsabilité parentale, c'est vraiment au niveau de la loi. C'est important de comprendre ça aussi. Puis ça m'amène, ce que tu viens de dire aussi, que les situations de non-consentement, si, mettons, l'activité sexuelle, l'accord est donné par un tiers. Le parent, par exemple, ça non plus c'est une situation de non-consentement, c'est clair. Ce n'est pas les deux personnes concernées qui ont donné leur consentement, c'est quelqu'un à l'extérieur. Ça non plus, ça ne fonctionne pas. Complètement. Effectivement, je ne l'ai pas nommé parce que pour moi, c'est comme tellement évidemment. Mais oui, tu as raison. Il y a des enjeux culturels aussi par rapport à ça, mais au Canada, ça fait partie des lois. Ça, c'est sûr que non, bien évidemment, parce que ça va avec le consentement réversible. Si tu peux changer d'idée à tout moment, il faut que ça soit toi qui dises oui. Exact. Complètement. Il y avait l'aspect aussi, on a parlé de l'intoxication, mais une personne qui serait inconsciente aussi. Oui. Le fameux vidéo de la tasse de thé, pour ceux qui ne l'ont pas vu, d'aller voir sur Internet. C'est très facile, tu marques consentement tasse de thé. C'est très humoristique. Moi, j'aime bien l'éducation par l'humour, mais ça fait vraiment le parallèle avec le fait que tu ne forcerais pas quelqu'un à boire du thé, tu ne forcerais pas quelqu'un à avoir une relation sexuelle avec toi. Une relation sexuelle, depuis tantôt, on en parle, mais on l'a comme effleuré, mais ça peut être plus qu'une chose. Un contact entre deux personnes, tout simplement un toucher. On ne parle pas seulement d'une pénétration. Tout ce qui est au niveau embrasser, caresser les cheveux. Quand on parle d'avant, c'était différent. La séduction, quand on cruisait dans les bars, dans les années 2000-2010, c'était très différent, mais c'était du non-consentement. Pour les personnes qui l'ont vécu, c'était une personne s'approche d'une autre personne, on se frotte dessus, puis si la personne à se revire, puis qu'elle est de bonne humeur, tant mieux, puis sinon, ben tu t'essaies sur quelqu'un d'autre. Mais en fait, ça, ça ne se faisait pas. Ce n'est pas pour rien que la majorité des discothèques ont fermées à Québec aussi et dans la province, les gens étaient inconfortables. Il y a plusieurs personnes qui ont vécu des agressions comme ça dans les bars. Effectivement, les mœurs changent et tant mieux, on va vers la bonne direction pour ça. C'est comme si les gens se rappellent comme d'une bonne époque où on pouvait tout faire, alors que les gens qui ont subi ce type d'approche-là, qui ressemblent plus à du harcèlement. Je pense que c'est correct de s'en éloigner, mais après ça, on dirait que ça amène un espèce de flou, comme si des gens ne savent plus comment aborder, puis il faut se rééduquer aussi collectivement à comment on entre en contact avec les gens de manière adéquate. J'ai beaucoup de gens qui viennent en relation d'aide pour nous,
pour nous demander ça, comme:«Comment j'aborde quelqu'un?» tu as tout à raison. Parce qu'avant, c'était vraiment autre chose. Communiquez. Est-ce que je peux te payer un verre? Est-ce que je peux m'asseoir à côté de toi? Est-ce que je peux discuter avec toi? Oui, non. Aussi simple que ça. C'est quand même encourageant de savoir qu'il y a des gens qui viennent chercher cette aide-là aussi. Moi, je trouve que c'est positif au moins. Oui. Puis tsé, des trucs de séduction, il y en a tellement qui veulent être séduis de façon informelle, comme dans le flou, mais en même temps, c'est d'éduquer aussi la population. Si tu veux du respect aussi, à l'inverse, il faut que tu sois capable de dire oui ou non si quelqu'un t'offre un verre. C'est ça aussi de ne pas te forcer, de ne jamais se forcer, peu importe le contexte, mais si quelqu'un t'offre un verre, tu n'es pas obligé de dire oui. Ça, c'est des contextes de se pratiquer aussi. La séduction, ça va avec la communication. C'est la clé dans une relation. Toute relation interpersonnelle, c'est la communication qui est la clé, tout le temps. Communication, respect. Oui, on l'a nommé plusieurs fois. Oui, mais c'est tellement la base. Oui. C'est juste que si c'est plus difficile pour certaines personnes de communiquer, c'est d'apprendre à le faire comme il faut. Puis après ça, ça va se faire tranquillement. J'ai confiance. Oui. Mais c'est ça, on n'est pas, comme on a répété plusieurs fois, exposé à ça, une communication, une écoute. Je suis allée voir un film en fin de semaine au cinéma, puis j'étais fâchée de voir que... Ça fait trois fois qu'elle dit de se tasser, puis qu'elle veut passer la soirée avec ses amis. Peux-tu te tasser? Non, il ne se tassait pas. Ça a été fait en 2024, ce film-là! On est pas exposé à ça, le gars qui s'acharne, qui s'acharne. C'est normal qu'après ça, les gens, la communication, c'est comme: «Ben moi, c'est ça que je vois tout le temps, pourquoi je ne le ferais pas?» Mais la réalité, c'est que ce n'est vraiment pas correct ce qu'on voit. Il y a beaucoup de ça aussi à déconstruire.
Le fameux:tu arrives, tu colles quelqu'un sur une case puis tu l'embrasses. Non! Il y a beaucoup de gestes non consensuels qui ont été romancés dans les séries télé, dans les films, dans la pornographie. Heureusement, les médias tentent tranquillement pas vite à changer ça. C'est lent, mais quand même, les algorithmes des réseaux sociaux, selon ce que tu suis, peuvent t'amener du contenu positif, mais peuvent aussi t'amener du contenu pas tant positif. Il y a eu des grands films qui ont été populaires, il n'y a pas si longtemps, où ce n'était pas consensuel du tout. C'est le fun, il y a du monde sur TikTok qui ont fait le parallèle. Si je te prends par la couette puis je t'embrasse, ça marches-tu? Je l'essaie avec ma femme à me donner un coup de chaudron. Il y a eu beaucoup de vidéos humoristiques pour justement nommer le fait que ça n'a pas de bon sens. Mais on y travaille socialement, puis j'ai l'espoir qu'on va dans une meilleure direction, vraiment. Je pense que ça passe par un intérêt sincère d'entrer en relation. Je pense que c'est éduquer aussi comment recevoir une séduction de façon respectueuse. Si la séduction est respectueuse, bien évidemment, mais de ne pas... C'est ça que je disais avec les jeunes, si quelqu'un qui t'approche puis qu'il dit que tu lui plais, mais que toi, en échange, ce n'est pas réciproque. Tu vas-tu le dire à tes amis? Tu vas-tu l'écrire sur ton... Facebook, ce n'est pas à mode, mais tu vas-tu le dire sur ton TikTok, Instagram ou peu importe, mais c'est de respecter la personne qui a eu le courage de t'aborder de façon respectueuse aussi. Je pense que c'est vraiment de l'éducation qu'on fait, mais on le fait de plus en plus jeune aussi. Il n'y avait plus d'éducation à la sexualité dans les écoles. Maintenant, on en a de de plus en plus. On a une belle jeunesse. C'est sûr que je sais qu'il y a des mauvais plis dans certaines générations, ils sont en train de travailler, ils réfléchissent, mais on a une belle jeunesse au niveau du consentement. Souvent, les parents vont me le demander: «C'est-tu si pire que ce qu'on entend?» Ça va bien. Les jeunes, ils comprennent le consentement, ce n'est pas parfait. Il y a des gens qui ne comprennent pas, il y en aura toujours, sauf que de façon générale, les jeunes, ils veulent le respect, ils comprennent. Moi, j'ai bon espoir en la jeunesse, vraiment, ça va bien. Est-ce que tu voulais nous parler du consentement sexy, puis de ce que...? Oui, mais en fait, moi, c'est ce que j'aborde beaucoup, c'est que, ça le dit, mais que tu peux avoir du plaisir par le consentement. Puis le fait de demander le consentement peut être<i> sexy.</i> Ce n'est pas obligé d'arrêter de prendre une pause pendant la relation sexuelle puis dire comme: «Ça te tente tu? On continue tu?» Ça peut être comme ça, c'est correct, mais ça peut être murmurer, ça peut être en mordillant l'oreille, ça peut être avec les yeux. Il y a plein de façons de le faire. Si vous êtes à l'aise dans le non-verbal de façon mutuelle, c'est sûr qu'à une première rencontre, tu es mieux de parler parce que tu ne connais pas l'autre, mais tsé dans une relation que ça fait plusieurs temps que vous êtes ensemble, à un moment donné, tu es capable de te lire. Si jamais tu fais une erreur de lecture, tu t'excuses, puis tu arrêtes, bien évidemment. Mais d'ocher de la tête, le dire, puis d'être capable, toi aussi, d'emblée,
de le dire:«Oui, j'aime ça, continue, c'est le fun», de soupirer, de faire des bruits, tout ça. Fait que tsé ça, ça fait partie du consentement sexy. Ça fait partie de montrer que tu as du plaisir, que tu as envie de continuer, de
nommer des choses:«J'aimerais ça essayer telle chose, est-ce qu'on fait telle affaire?» Sinon, non, ce n'est pas grave. Si ce n'est pas là, ça sera peut-être une autre fois. Ça peut être une discussion après aussi.«Je t'ai proposé telle chose, j'espère que je ne t'ai pas brusqué. J'espère que tu ne t'es pas sentie mal à l'aise.» Puis la personne peut te dire:«Ben pas là, peut-être une autre fois.» Le clarifier, mais l'espèce de care après, tsé qu'on entend souvent dans le BDSM, mais qui devrait être dans toute relation sexuelle. On n'entend pas ça pour la sexualité vanille qu'on appelle, mais de prendre le temps de se coller, puis de se dire: «Qu'est-ce que tu as aimé? Qu'est-ce que tu as moins aimé? Qu'est-ce qu'on refait? Qu'est-ce qu'on ne refait pas?» C'est essentiel. Le consentement, c'est essentiel tout le temps. Mais ça se peut qu'un moment donné, dans une relation, tu aies fait un move, tu aies fait quelque chose qui n'a pas plu à ton ou ta partenaire. Le dire, t'excuser. Je veux dire, il y a quand même... Une agression, c'est une agression, mais il y a quand même des petits gestes que tu peux faire qui peuvent dire: «C'est tu quoi? Ça, j'ai moins aimé ça.» Tu n'es pas obligé de te taper sur la tête pendant six mois. Ça se peut que cette fois-là, il ne fallait pas que tu mettes ta main sur sa fesse ou peu importe, mais de t'excuser, de le nommer, de dire que tu ne leur feras pas, de revalider la prochaine fois. Tout ça, c'est du respect. Je pense que tout ce qui est au niveau de dire que poser une question,
ce n'est pas plus sexy, ce n'est pas:«Ah il parle pendant.» Non, il te respecte! Oui. C'est sexy. Le respect, c'est sexy, le consentement, c'est sexy, la communication aussi. Incluons-le, puis on va avoir du plaisir. Je pense que c'est tout au plus une superbe épisode. C'est merveilleux comme fin. Donc, merci beaucoup... Ça me fait plaisir.... d'être venue. Merci Jennifer aussi. Encore une fois, un super bel épisode, j'ai<i> full</i> aimé. Merci à toi Juliette. Ça fait plaisir. Donc on prend tout le temps le temps de, nous, de nommer qu'on a des ressources qui sont disponibles pour les personnes qui ont vécu des agressions sexuelles dans notre description. Je ne sais pas si toi, tu voulais un petit peu parler de tes services, si jamais les gens veulent te retrouver ou quoi que ce soit. En fait, Sexplique on est un organisme communautaire qui est situé vraiment ville de Québec, fait que grande région de Québec. On a un service d'animation, donc nous, on fait 0-99 ans, toutes clientèles confondues, beaucoup les écoles, primaire, secondaire. On fait entreprises, donc prévention du harcèlement sexuel, entreprise, diversité sexuelle et de genre, entre autres, des conférences parents... On a vraiment tout ce qui est animation. On forme aussi beaucoup, on réfère beaucoup de professionnels, on accompagne les professionnels qui peuvent œuvrer dans la sexualité, tout simplement. Puis, on a un service de soutien sexologique. On peut rencontrer une sexologue jusqu'à une dizaine de rencontres à tarif réduit. Ça, ça peut être intéressant, soit en bureau, par Zoom, au téléphone, selon les gens qui ont le plus de difficulté à se déplacer. Puis, on a un site web des réseaux sociaux, bien évidemment, avec plein d'informations. Fait que Sexplique. org tout simplement. Merci. Merci. On se revoit pour un sixième épisode bientôt. Merci. Merci.